Retour vers le futur IV : « En route vers l’AdOC »

AG-ADOC-20septJetons un petit coup d’œil sur le chemin parcouru, afin de continuer dans la bonne direction.

Nous n’allons pas revenir sur l’histoire de la Décroissance depuis Georgescu-Roegen et le club de Rome. Toutefois, il semble important d’en rappeler l’histoire récente de notre mouvement et en particulier de la partie politique de notre mouvement.

Il y a tout d’abord eu les états généraux de la Décroissance (en octobre 2005) puis la création du Parti Pour La Décroissance (PPLD).
C’est véritablement les débuts du mouvement de la Décroissance, avec les écrits de Serge Latouche, la marche pour la Décroissance, le lancement du journal… et surtout beaucoup d’incompréhensions, des personnalités fortes, une certaine immaturité politique, des divergences de fond, etc…

Pour rappel : communiqué de Serge Latouche sur le lancement du PPLD :
« Je pense qu’on ne pouvait pas trouver mieux pour déconsidérer la décroissance et casser le mouvement à sa naissance que le lancement d’un ridicule parti de la décroissance. Bien qu’étant du parti d’en rire, je ne trouve pas ça drôle et je suis fort déçu de me trouver, à mon corps défendant, associé à ce témoignage de manque de maturité politique. »

Il y aura donc le retrait de Paul Ariès, l’explosion dans la douleur du PPLD et le retrait de ses membres fondateur, la création du journal Entropia, la création du Mouvement des Objecteurs de Croissance, l’échec de la campagne Bové, etc…

En janvier 2008, nous sommes une dizaine à débarquer à l’AG du PPLD… en 3 ans, ce parti est passé de 300 personnes à 20 ! Des démissions, des expulsions, même des interventions de police ont épuisé les plus courageux…

Nous décidons donc de comprendre comment on a pu en arriver là !
Nous pouvons quelque part remercier ces erreurs du passé et en tirer des leçons. Nous aurions certainement connu le même genre d’incompréhensions…
Nous décidons donc d’aller à la rencontre et de changer la méthode de faire. D’assumer notre diversité…

Quelques mois plus tard, nous sommes une dizaine à nous retrouver dans un squat parisien froid et mal éclairé et à décider de partir aux Européennes.
Deux d’entre nous, avec Paul Ariès et Vincent Cheynet lancent l’appel Europe-Décroissance, qui connait très vite un très large succès (1700 signataires en quelques semaines).

Très vite nous rencontrons le MOC et décidons de partir ensemble… de reconstruire petit à petit ce qui a explosé trop vite…
Nous rencontrons d’autres partis, associations, groupes, collectifs. Développons petit à petit des relations de respects et de tolérance malgré les désaccords avec les uns les autres, notamment decroissance.info, le journal la Décroissance, Entropia
Nous nous appuyons sur cette pensée de Besson-Girard : « il faut que chaque objecteur de croissance puisse s’épanouir là où il se sent le mieux« .
Puis le 25 avril dernier nous lançons notre campagne, avec beaucoup de retard, pas de moyen. En quelques semaines nous construisons 6 listes. Pour la première fois à l’échelle nationale, la Décroissance fait son apparition et commence à faire parler d’elle !

Latouche écrira après cette campagne : « Le mouvement des objecteurs de croissance et le parti pour la décroissance, animés par des jeunes sympathiques et enthousiastes, n’ayant pu faire affaire avec les autres, ont décidé de présenter leur propres listes « Europe décroissance ». Malgré tout, nous leur souhaitons bon vent… »

Mais lors de cette campagne nous avons surtout appris beaucoup sur nous même, nous nous sommes rencontrés, nous avons su évoluer, faire notre auto-critique… Nous avons pris le temps, nous continuons à prendre le temps et ne retombons pas dans les précipitations malheureuses du passé.

Grâce au travail des uns et des autres, que ce soit des politiques, des associatifs, le journal, Entropia, des intellectuels, des citoyens, il ne se passe plus une journée sans que la Décroissance ne soit évoquée. Le débat est ouvert au PG, un peu au NPA, à Attac, à Utopia, même au Medef, même s’il se referme un peu chez les Verts avec le lancement d’Europe-Ecologie… mais partout elle questionne. Plus que jamais notre force ce sont nos idées, notre diversité, notre radicalité et surtout notre cohérence !

Cette cohérence nous réunit autours des idées motrices de la Décroissance.
L’AdOC, en tant qu’association de financement a fait alors son apparition à l’occasion de la campagne Europe-Décroissance. Aujourd’hui nous souhaitons passer un cap et trouver un cadre de fonctionnement afin d’avoir une meilleure visibilité mais surtout d’arriver à créer ces liens, ces passerelles entre les 3 pieds de l’objection de croissance.

Nous souhaitons commencer à nous réapproprier la politique afin d’être une véritable force de proposition, une alternative que nous pouvons d’ores et déjà construire et nous le faisons !

Avec l’AdOC, nous souhaitons aussi peser sur les débats politiques , en particulier lors des élections régionales. Nous souhaitons créer des réseaux dans les régions… et ainsi relocaliser nos actions.

Rendez-vous les 19 et 20 septembre à Beaugency.

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