Pour l’arrêt des nucléaires et la transition énergétique, vers une société post-pétrolière

Communiqué du Mouvement des Objecteurs de Croissance

Devant les déclarations pro-nucléaires d’Arnaud Montebourg  reprises par le Ministre de l’intérieur, Manuel Valls, et celle de l’écologie, Delphine Batho, seuls ceux qui croient encore qu’il sera possible de « sortir  progressivement »  du nucléaire seront étonnés, voire choqués.

Pourtant, ils devraient savoir qu’il n’y a rien à attendre des hommes politiques – en général – et des hommes politiques français – en particulier – qui ont abdiqué depuis longtemps devant les « experts », la plupart du temps énarques ou  polytechniciens, pro-nucléaires, et qui leur assurent que le nucléaire est sans danger et bon marché…

Pourtant, depuis Hiroshima, Tchernobyl et Fukushima… n’importe qui est en mesure de savoir que le nucléaire « contient la catastrophe comme la nuée porte l’orage ».

Pourtant, le nucléaire est en déclin dans le monde : sa part dans le mix énergétique mondial est passée de 18 %  à moins de 13 % en quelques années et il n’y a pas suffisamment de réacteurs en construction pour remplacer le parc vieillissant.

Pourtant, les solutions pour arrêter le nucléaire existent : augmentation du coefficient d’utilisation des centrales thermiques fossiles, sobriété, transition énergétique, renouvelable ; à l’instar de ce qu’ont fait les Japonais ou s’apprêtent  à  faire les Allemands.

En France, il n’est question que de « bonne gestion » économique ou de « croissance », alors que le remplacement du parc nucléaire français nécessiterait sans doute 4 à 5 fois plus d’argent que son remplacement par des centrales thermiques fossiles classiques, du renouvelable et de la sobriété. Depuis le rapport de la Cour des Comptes de janvier 2012, nous savons officiellement que le nucléaire « est cher », pourquoi ne jamais en tenir compte ?  Mais la légèreté de ce gouvernement se révèle encore plus lorsqu’on voit sa dernière mesure en matière énergétique : une réduction à la pompe de moins 0,06€ du litre d’essence dont la moitié serait prise en charge par l’Etat (manque à gagner de 300 M€) et l’autre par les distributeurs. Pour le consommateur, cela représente une économie moyenne de 72€/an.  Si l’on considère le temps de travail payé au smic nécessaire pour acheter 1 litre d’essence nous sommes passés de 45 min en 1955 à 14 min en 2012…

Pourtant, ils devraient savoir, eux qui s’appuient sur une élite pour gouverner, que le pétrole, non seulement va rester durablement « cher », mais va devenir de moins en moins disponible, surtout pour les pays comme le nôtre qui en ont peu en réserve dans le sous-sol.

De plus, on est forcé de penser qu’un pétrole dont on baisse artificiellement le prix ne permet pas l’adaptation de la société, car si nos voitures consomment moins que celles des américains, c’est parce que notre essence est plus taxée ;  si l’étalement des villes est si important aux États-Unis, c’est parce que l’urbanisation y est basée sur une essence quasiment gratuite.

Que ce soit sur le nucléaire ou sur le pétrole, n’importe quelle personne sensée comprend que les hommes politiques français, ont une réelle volonté de tromper la population, en faisant croire que tout cela est passager, qu’il suffit de  se serrer la ceinture et que tout va bien se passer… quand la croissance va repartir, alors qu’elle ne cesse de diminuer depuis les années 70 et que le chômage structurel ne cesse d’augmenter…

Il faudrait donc arrêter de calculer en flux financiers, et commencer à mesurer en usage et en ressources disponibles.

Plus que jamais il est temps d’arrêter les nucléaires civil et militaire qui non seulement sont dangereux mais de plus en plus chers, au-delà même des capacités de gaspillage de l’État français…

 

Plus que jamais il est nécessaire de nous réorganiser afin de passer à une société post-pétrolière ; chaque seconde de retard pour prendre les bonnes décisions ne fera qu’aggraver la situation lorsque les ressources viendront définitivement à manquer….

La « gauche » productiviste est au gouvernement et applique les vieilles recettes de la mythique croissance auxquelles tout écologiste devrait s’opposer. Il serait temps qu’une opposition écologiste et anti-productiviste s’organise pour y résister.

http://www.les-oc.info/

contact@ml.les-oc.info

Source : http://www.les-oc.info/2012/09/pour-des-nucleaires-transition-energetique/

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