Nous sommes Parti-e-s Pour La Décroissance

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Août 2012 : voilà qui est fait. Enfin, nous sommes Parti-e-s Pour La Décroissance… en nous émancipant de la coquille partidaire dans laquelle nous étions tombé-e-s.

Un peu d’histoire.
Le Parti Pour La Décroissance (PPLD) a été créé en 2005 à l’occasion des Etats Généraux de la Décroissance. Sans revenir sur le contexte et les débats générés par sa création, rappelons juste les critiques dures émises par Serge Latouche à ce sujet : « un manque de maturité politique » ; « on ne pouvait pas trouver mieux pour déconsidérer la décroissance et casser le mouvement à sa naissance que le lancement d’un ridicule parti de la décroissance ». Très vite ce parti s’écroule…

En janvier 2008, par naïveté, il est rejoint par plusieurs d’entre nous. Aussitôt, nous nous lançons simultanément dans une réflexion sur les manières de colporter la Décroissance en cohérence avec ses idées, et sur les raisons de l’échec du premier PPLD. Ces deux questions se rejoignent. Nous rencontrons plusieurs acteurs du mouvement de la Décroissance puis commençons à développer la stratégie politique que l’on retrouve dans la plateforme de convergence de l’AdOC, nouveau mouvement politique créé entre temps avec nos amis du MOC.

Suite à une crise de croissance, l’AdOC en tant qu’entité politique visible qui n’aboutit pas. Nous nous recroquevillons dans nos coquilles, donc, par défaut, dans un parti : le PPLD.

Un Parti ? « Mais c’est pyramidal, partisan, une machine de guerre à élections, de quête de pouvoir pour le pouvoir, etc. »
Si nous sommes dans un parti, c’est surtout par un concours de circonstances. C’est d’autant plus surprenant que nous remettons clairement en question les institutions de notre modèle de société laissant croire que la politique se limite à un de ses outils le jeu des élections et son système de partis, et aux rapports au pouvoir. Et nous participons aussi… à des élections… mais quand même de manière non-électoraliste…

En fait, nous expérimentons une stratégie qui consiste à changer la société à la fois à l’intérieur des institutions mais aussi à l’extérieur.

Comment s’y retrouver ? Un Parti qui n’a de parti que le nom et qui participe à des élections de manière non-électoraliste ?
Depuis 2008-2009, nous n’avons pas souhaité nous organiser dans le but de prendre le pouvoir, avec l’architecture hiérarchique, l’organisation financière et administrative que cela implique. Nous avons souhaité nous protéger des dérives courantes, telles que les luttes de pouvoir et les stratégies d’alliances qui ont pour but de favoriser des intérêts privés. Nous avons surtout fait ce choix parce que c’est le seul fonctionnement qui nous convienne naturellement …
Nous sommes un collectif, qui tend vers l’autogestion, et ouvert.

Alors, enfin ! Ce dimanche 21 juin 2014, nous avons fait un grand pas vers plus de cohérence en assumant ce que disait Cornelius Castoriadis : « Non pas s’inscrire à un parti pour en suivre docilement les ordres (…). Mais agir en tant que citoyen. »

Sortir de la politique du combat pour tendre vers la politique du construire ensemble
Il ne suffit pas de s’appeler mouvement pour ne pas fonctionner de manière centralisée et partidaire. Il ne suffit pas de s’appeler union pour ne pas participer à des élections uniquement de manière électoraliste. Il ne suffit pas de s’appeler association pour dépasser les combats d’égos et les jeux de pouvoir. Ainsi, nous construisons la transition ; de cette société de croissance, d’égos, de pouvoir, du spectacle, dans laquelle nous avons grandi et qui nous a conditionnés, vers des sociétés autonomes et conviviales, de partage et de responsabilité. Autant il est facile d’intellectualiser ces critiques, autant il est difficile d’en tenir compte au quotidien et de manière collective.

Nous expérimentons de nouvelles manières de faire la politique, non plus pour prendre le pouvoir, que ce soit individuellement dans son groupe, ou collectivement dans la société, mais pour construire ensemble des alternatives, ouvrir des chemins vers de nouveaux modèles de sociétés soutenables et souhaitables.

Nous décolonisons notre imaginaire partidaire… nous sommes Parti-e-s Pour La Décroissance
Appuyons-nous, avec humilité, auto-critique, humour, respect et recul sur tous les outils en notre possession. Soyons sérieux sans nous prendre au sérieux. Apprenons le « lâcher prise ».
« Il y a autant de chemins vers la Décroissance que d’Objectrices et d’Objecteurs de Croissance »… et l’enjeu est de permettre à toutes et tous de choisir et de trouver celui où il aura sa place.
C’est pourquoi nous parlons des quatre niveaux politiques de la Décroissance (1), mais aussi des différentes façons de les faire interagir, tant ils sont complémentaires les uns avec les autres. Nous devons expérimenter, construire, déconstruire, explorer de nouvelles manières de vivre ensemble. Il s’agit de penser et de vivre un réseau horizontal de collectifs, d’associations, de mouvements et peut-être de partis divers et variés, ainsi que de groupes locaux et/ou thématiques, s’appuyant sur un ou plusieurs de ces quatre niveaux. Un réseau s’inscrivant dans la relocalisation ouverte. Ces liens, ces passerelles entre chacun et chacune doivent être solidaires, mais aussi critiques les unes et les uns avec les autres.
Dans cette logique de construire la transition, dans cette recherche d’une masse critique, nous devons nous approprier tous les outils de transformation à notre disposition, sans illusion, avec prudence et surtout en gardant toujours à l’esprit l’objectif initial de notre démarche : une société juste, conviviale, démocratique, soutenable et surtout souhaitable !

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Pour une Décroissance sereine, soutenable et surtout conviviale !
Nous étions dans un parti et avons su le transformer en collectif à travers nos réflexions, échanges et notre mode de fonctionnement artisanal, collectif, horizontal, cogéré et surtout convivial.

Avec humilité, humour et auto-critique, nous essayons de colporter avec cohérence les idées de la Décroissance, ses projets, ses programmes, ses chemins, ses méthodes … dans le respect de nos diversités.

La transition est en marche et nous sommes donc bel et bien Parti-e-s Pour La Décroissance.

Le collectif Parti-e-s Pour La Décroissance

(1) le collectif à travers les alternatives concrètes, le projet avec un projet de transition et aussi une réflexion sur ce que peuvent être des sociétés de Décroissance, la visibilité comprenant l’organisation de rencontres-débats, de manifestations, le passage dans les médias, la participation à des élections de manière non-électoraliste, et le niveau individuel à travers la simplicité volontaire et la décolonisation de l’imaginaire

13 réponses à Nous sommes Parti-e-s Pour La Décroissance

  1. monia dit :

    Je suis aussi absolument contre le revenu universel, il y a assez du système pour détricoter le droit du travail, ce n’est pas la peine de s’y mettre aussi. Si déjà on réclamait un niveau de 1 à 4 ( de 1000 à 4000e maximum), ( de 500 à 1500e pour les temps partiel), dont les politiques ne pourraient pas dépasser le niveau 3 pour rester en contact avec le peuple, ce serait déjà un grand pas qui ne bouscule pas grand chose. Le niveau 4 ne serait que pour les chirurgiens, maçons et autres travaux pénibles, ou en déplacements. Voilà ce qui serait possible rapidement, mais je sais que les solutions simples ne sont pas recherchées par la gôche. Moi je vis avec 490e/mois d’alloc ASSEDIC.

  2. Vincze dit :

    Merci Bruno pour ces précisions.
    Nous corrigeons en conséquence notre texte, ainsi que la généalogie.
    A bientôt,
    Vincent L.

  3. Bonjour,

    Factuellement, le PPLD a été crée en 2005 (voir les divers documents de dépôt en préfecture du Rhône : ), ce qui est rappelé plus loin dans le document.

    La raison de ce dépôt au préalable des premiers Etats Généraux de la Décroissance (et non pas à la suite) étant de « prendre date », de ne pas tergiverser sur le nom ni dans des éventuelles blocages toujours potentiels dans ces domaines ; la suite à montré que les dépositaires ne se prenaient pas pour des « propriétaires » puisque tous les « instruments » de ce dépôt (nom, sigle, logo) ont été transmis aux « ayant droit », c’est à dire celles et ceux qui poursuivent son histoire.

    Mais les faits sont les faits, camarades, et ils sont têtus !

    Une autre erreur de date semble aussi s’être glissée dans un des documents de présentation (http://decroissance.lehavre.free.fr/politique/Genealogie-decroissance-politique.pdf) pour le premier colloque nationale sur la décroissance, à Lyon (accueilli par la municipalité socialiste, malgré les très fortes pressions et tentatives d’interdiction de la part de leurs alliés Verts de l’époque) : c’est en septembre 2003 (http://decroissance.org/index.php?chemin=colloques)

    Pour les présidentielles de 2002, c’est bien Jean-Claude Besson-Girard qui était le directeur de la pré-campagne de Pierre Rabhi, mais ce n’est ni lui ni Pierre Rabhi qui avaient envisagés de faire campagne sur/pour la décroissance ; c’est à l’issue d’une rencontre avec « Casseurs de pub », se proposant de servir de « communicants » gracieusement, Vincent Cheynet et moi-même, que la campagne de Pierre Rabhi sera quasiment entièrement déclinée en « décroissance ».

    Bonne suite !

    Bruno Clémentin

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