En
Introduction
Les inégalités sociales n’ont jamais été aussi fortes, aussi bien entre le Nord et le Sud qu’au sein des sociétés dites « développées » (ou plutôt occidentalisées). Ainsi, les médias et le système politique qui y est associé, notamment à travers le financement des partis politiques, sont dans les mains d’une poignée de personnes que l’on peut qualifier d’oligarchie. Nous ne vivons pas dans une démocratie mais dans une oligarchie, pour reprendre le titre de l’excellent livre d’Hervé Kempf.
Le déficit démocratique n’est pas que politique et investis le champ social et culturel, à travers l’agression publicitaire qui pervertis et colonise nos imaginaires, et fait de nous, non pas des citoyens autonomes (au sens de Castoriadis), mais des travailleurs/consommateurs compulsifs.
On peut aussi évoquer notre système économique totalement dépendant de la croissance, et qui nous oblige à croître en consommant toujours plus de choses inutiles, ou à mourir (effondrement économique), le tout en subissant plans d’austérité après plans d’austérité dans le but de sauver le système financier et par là même l’oligarchie… La boucle est bouclée…
Enfin, on assiste, de manière générale, à un essoufflement de la démocratie représentative. Des mouvements comme les indigné-e-s, occupy ou encore la multitude d’alternatives concrètes autogérées, sans oublier de parler de l’abstention toujours plus forte et de la montée des extrémismes, nous rappellent que les élections ne sont qu’un outil de la démocratie et non un aboutissement en soi. Cela pose aussi la question de la politique-spectacle et du rôle joué, avec la complicité des politiques mainstream, par les médias et leur culture de la « petite formule », de la personnalisation…
Ainsi nous avons décidé de ne pas avoir de candidats aux présidentielles afin de critiquer cette politique spectacle et cette personnalisation de la politique sacralisée par l’institution présidentielle, devenue la caricature monarchique d’une oligarchie au service des riches qui ne convainc plus grand monde.
1. Soumettre à référendum la ratification du Pacte budgétaire
3. Instaurer en France un vrai droit au référendum d’initiative citoyenne
Contre une démocratie démagogique
Ne pas tomber dans le piège de la démagogie avec des référendums proposant l’austérité ou la crise. Il faut aller plus loin et aider à faire émerger les conditions de nouvelles pratiques démocratiques qui ne devraient pas se jouer uniquement dans les urnes mais au quotidien.
Un référendum, comme une élection, n’est pas en lui-même la démocratie mais juste un outil, qui peut s’avérer utile en démocratie.
Poser le problème de la ratification du Pacte Budgétaire, c’est déjà donner trop d’importance à cette question. C’est croire que le critère économico-financier est la solution à la crise, c’est penser que la Croissance est notre horizon indépassable, alors que c’est elle qui le bouche. C’est pour cela que nous devons prendre nos distances avec cette Europe, non-démocratique, au service de la Croissance et freinant toute relocalisation de nos activités.
Au lieu de proposer un référendum, il faut poser la question du sens et du fonctionnement de nos institutions. Les élus ne doivent plus être les gestionnaires du système croissanciste mais doivent avant tout appliquer le programme dont ils sont responsables, et encore plus permettre aux citoyens de se réapproprier ces programmes.
Là aussi, il faut décoloniser l’imaginaire politique et reprendre nos responsabilités citoyennes : arrêter d’attendre l’homme providentiel ou encore le parti parfait, mais au contraire participer, commencer ici et maintenant à initier une transition vers de nouveaux modèles de société.
2. Proposer l’élaboration démocratique d’un nouveau traité européen
Vers une première démocratie
Tout reste à inventer. L’exemple islandais est une procédure dont nous pouvons nous inspirer, tant au niveau européen que national, car le déficit démocratique est global (européen, national mais aussi local !).
Également à faire : appliquer les recommandations du Conseil National de la Résistance pour la liberté des médias ; lutter contre le lobbying avec un nouveau statut de l’élu. Réformes institutionnelles à amorcer, relocalisation des choix démocratiques, démocratie participative, tirage au sort, délibérations citoyennes, forum ouvert, etc.
Ainsi nous proposons la mise en place d’une assemblée constituante vers une démocratie réelle : il est temps de sortir des institutions de la 5ème république et de remettre en question les traités européens afin de promouvoir une repolitisation de la société à travers une relocalisation des décisions et une plus forte participation de chacun-e. La transformation de notre société ne viendra pas que d’en haut.
Conclusion
La démocratie va bien au-delà de ses institutions et du vote. Il existe beaucoup d’autres outils démocratiques que nous devons nous approprier avec bien sûr la démocratie représentative, le vote, le référendum mais aussi le préférendum, la délibération citoyenne, les jurys citoyens, la démocratie directe, la prise de décision au consensus, le tirage au sort, le forum ouvert, etc.
La démocratie, c’est être capable de jongler avec cette pléiade d’outils en fonction des situations et des décisions à prendre sur ces deux principes : ma liberté s’arrête là où commence celle des autres, et une décision politique est du ressort de celles et ceux qui en subissent les conséquences.
Mais, la démocratie c’est surtout une culture, une pratique au quotidien. Il faut ainsi construire une repolitisation de la société et une resocialisation de la politique.
C’est pour cela que nous proposons la mise en place d’une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (couplée à un revenu maximum autorisé), sur le principe d’Aristote : une démocratie est une société où chaque citoyen est capable d’être dirigé mais aussi d’être dirigeant.
Inverser la dégradation démocratique revient à rendre les capacités de jugements aux citoyens, c’est-à-dire leur donner les outils pour s’émanciper de la société de Croissance, ce que nous appelons « décoloniser les imaginaires ».