Ensemble en Europe le 14 novembre contre l’austérité… et aussi contre la relance par la Croissance

« La sortie du capitalisme aura lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare »

André Gorz.

Le 14 novembre, pour la première fois en Europe, une grève générale est organisée par les mouvements sociaux et syndicaux du Portugal, de l’Espagne, de la Grèce, de Chypre et de Malte. Ce même jour, la Confédération Européenne des Syndicats (CES) appelle à une « journée d’actions» en Europe.

Cette mobilisation émerge au moment où les politiques d’austérité claironnent en chœur leur impérieuse nécessité. Loin de rétablir la confiance, elles entraînent une dégradation et une instabilité sociale forte en touchant les plus défavorisés. L’objectif de l’austérité est de retrouver la croissance économique. Or, le système capitaliste n’a jamais fait la preuve de sa capacité à faire évoluer l’humanité en harmonie avec la planète. Il tourne en rond en laissant de plus en plus de monde à ses marges.

Même si le Parti Pour La Décroissance se montre solidaire avec cet appel à la grève générale, parce que toute mesure politique aboutissant à une dégradation sociale, culturelle et environnementale ne peut aucunement se justifier par des critères économiques, nous ne voulons cependant ni relancer la production ni relancer la consommation.

Nous demandons surtout :
– De stopper la création monétaire privée et de la rendre publique en conférant ce pouvoir aux banques publiques (nationales et locales) et de promouvoir la mise en place de monnaies alternatives fondantes associées à des projets de transition comme la relocalisation de l’économie, par exemple.
– De mettre en place une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), outil politique, économique et social de transition et d’émancipation capable d’initier une repolitisation de la société. Cette dotation pourra être d’abord versée sous forme de revenu d’existence, puis ensuite déclinée sous forme de droits d’accès (santé, éducation), de tirage (eau, énergie) et de monnaies alternatives fondantes (produits de première nécessité locaux et bio, services). Cette DIA est inséparable d’un couplage avec un Revenu Maximum Acceptable afin de partager équitablement les richesses entre tous et toutes.
– De soutenir l’émergence de solidarités concrètes et de revendications : droit au logement, accès à l’énergie, aux soins, à l’éducation, aux loisirs, éradication de la précarité et du chômage par une réduction massive du temps de travail…
D’encourager les expérimentations sociales en rupture avec modèle capitaliste: réappropriation des outils de travail, occupations des terres, coopératives d’achats en circuits courts, régies publiques autogérées de production et de distribution de l’énergie et de l’eau, transports publics de proximité gratuits, monnaies de substitution…

Certains semblent persuader que “la crise tétanise et bloque les innovations” plus qu’elle ne provoque de changement (2). Et pourtant… Les transitions sont en cours silencieusement. « Même si elles sont encore peu visibles, ces initiatives sont autant de déclarations d’indépendance. Elles prouvent qu’en prenant simplement conscience de leur capacité à agir ensemble, des citoyens ordinaires peuvent changer le monde avec des solutions simples et facilement reproductibles, qui dessinent les contours d’un « autre monde possible », plus juste ».(1) André Gorz misait d’ailleurs sur des modèles minoritaires de modes de vie qui, basés sur la décroissance et l’autogestion, finiraient par infiltrer le modèle majoritaire.

Ce que nous soulevons ici, c’est la capacité incontestable de résilience collective de l’ensemble de ces initiatives citoyennes qu’elles s’appellent Occupy Wall Street, Mouvement des Indignés, Villes en Transition (pour les plus visibles) ou qu’elles ne portent aucun nom (3). Ces mouvements initiés par les “gens ordinaires”, sans hiérarchie pré-établie, bousculent nos repères, rassurent quant à notre capacité créative et solidaire,  étayent la réalité de demain, et témoignent d’une convergence des mobilisations qui se construit dans de nombreux pays, pas seulement en Europe, contre ces politiques de la démesure imposées sans débat démocratique.

 

Le PPLD se positionne plus que jamais pour une démocratie réelle qui oriente l’économie au service des peuples. Nous demandons en cette période charnière que soit étudié le projet d’un autre type de civilisation : le projet de la Décroissance.


Alors quelques soit les formes que prennent nos différents engagements, quelque soit l’ampleur et l’écho de la mobilisation du 14 novembre, ce qui est sûr c’est que le changement est en marche maintenant… là où nous, nous l’attendions !
Parti Pour La Décroissance
(1) Un million de révolutions tranquilles : http://cdurable.info/Un-million-de-revolutions-tranquilles-comment-les-citoyens-changent-le-monde.html
(2) Pourquoi rien ne change-t-il alors qu’on sait qu’il faut changer : http://www.reporterre.net/spip.php?article3429
(3) Le mouvement « Occupy/indignés » plus performants que la croix rouge ? « Construire la communauté, aider les voisins, et créer un monde sans l’aide de la finance »: http://www.slate.com/blogs/the_slatest/2012/11/04/occupy_sandy_hurricane_relief_being_led_by_occupy_wall_street.html

 

Ce contenu a été publié dans Communiqués de presse. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.