Paul Ariès dans des « entretiens croisés » dans l’Humanité.

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L’Humanité, samedi 7 mars, présentation de Laurent Etre « croissance verte : Crise et environnement : une relance durable est-elle possible ? »

Le journal indique que Paul Ariès est le porte-parole de la décroissance. Ce n’est pas totalement exact : Paul Ariès, est seulement une figure importante de la Décroissance. A ce titre, sa parole porte loin, mais elle reste en complément de celles d’autres objecteurs de croissance.

Crise et environnement : une relance durable est-elle possible ?

« Economie verte », « New Deal vert »… Ces expressions accompagnent la promotion des plans de relance, notamment Français et Américain. Dans l’Humanité des débats, entretiens croisés autour de la « croissance verte », dont se gargarisent nombre de dirigeants mondiaux.

Dès les premiers mois de la crise, certaines voix s’inquiétaient du sort de l’écologie. On prévoyait déjà qu’elle serait sacrifiée sur l’autel de la crise, au nom de l’urgence de la situation nouvelle du capitalisme mondial.

La dernière Conférence internationale sur le changement climatique, qui s’est tenue à Poznan (Pologne), du 1er au 12 décembre 2008, n’a pas franchement dissipé ces craintes. Elle a été l’occasion, pour les 27 pays membres de l’Union européenne, de signer un « paquet climat-énergie », par lequel ils s’engagent notamment à diminuer de 20 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à leur niveau de 1990. Or cet objectif est clairement en-deça des préconisations de l’ONU (75 % à 80 % de réduction par rapport au niveau actuel dans les pays industrialisés).

Et la France, qui assurait encore la présidence tournante de l’Union européenne, a dû aussi accorder des dérogations, des aménagements à certains pays d’Europe de l’Est (Pologne et Hongrie), mais aussi d’Europe occidentale (Allemagne et Italie), ayant fait valoir des « raisons économiques ».

Par ailleurs, on constate que le cadre global de réflexion reste celui des crédits carbone, véritable marché international des permis de polluer. Il est en effet prévu que les deux tiers de la réduction envisagée par l’Union européenne puisse se faire par ce biais.

La « croissance verte », dont se gargarisent nombre de dirigeants mondiaux, renvoie ainsi à la quête, par le capitalisme, de nouveaux marchés susceptibles de relancer sa dynamique mortifère. Autrement dit, c’est avant tout une nouvelle manière de contourner la question du partage des richesses, en alimentant le mythe d’un gâteau dont les parts seraient en croissance perpétuelle et permettraient ainsi de répondre à la misère des uns sans avoir à toucher au portefeuille des autres. Peut-on malgré tout s’appuyer sur la modeste coloration « verte » des plans de relance, notamment américain et français, pour exiger une véritable révolution dans l’approche des rapports entre l’économique, le social et l’environnement ?

Laurent Etre

Entretiens croisés à lire  entre :

- Paul Ariès, politologue, porte-parole de la décroissance et directeur de la rédaction du Sarkophage.

- Geneviève Azam, membre du Conseil scientifique d’ATTAC

- Alain Obadia, responsable du secteur « Nouveau mode de développement » au PCF et membre du Conseil économique et social

- Laurence Rossignol, responsable des questions environnementales au Parti socialiste.

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