La décroissance, une idée incomprise

Nicolas Patin, du site internet Nonfiction.fr consacre un article aux objecteurs de croissance. Décriés, jugés passéistes, ils posent pourtant des questions qui méritent un examen sérieux et non des anathèmes.

nicolas m. – Flickr CC

Nous le savons tous, les « objecteurs de croissance » sont dangereux. Ces gens qui expliquent qu’une croissance infinie n’est pas possible dans un monde fini sont, au choix : d’horribles réactionnaires, qui veulent revenir à l’âge de pierre, nier les progrès apportés par les Lumières ; de terribles catastrophistes, qui dansent sur les décombres de l’emploi et se réjouissent du fait que la « crise s’aggrave » (1) ; enfin, des fondamentalistes religieux, qui professent le vœu de pauvreté pour tous, et substituent à la rationalité, la mystique et l’ascèse. Ils veulent laisser le Sud dans sa pauvreté, ce sont des petits bourgeois coupés du peuple, ils refusent le progrès. La décroissance est une idéologie néfaste, qui non seulement considère la catastrophe comme inévitable, mais l’estime encore d’une certaine manière désirable.

Sauf que la décroissance n’est pas une idéologie ; qu’elle ne se réjouit pas de la crise ; qu’elle veut créer du travail là où le système capitaliste en détruit, et que les valeurs qu’elle défend sont largement ignorées du grand public. Un mot à la mode, en somme, qu’il est de bon ton de caricaturer, car son contenu polémique déplaît fortement aux orthodoxes défenseurs de « la croissance », du « développement », du « PIB », du « plein emploi », et du bien-être pour tous, sans que jamais ne soit évoquée par eux – si l’on ose dire – la facture écologique de cette vision du monde.

(1) D’après le titre provocateur d’un livre de François Partant, Que la crise s’aggrave, Paris, 1978, qui pose les bases de l’après-développement.

Retrouvez la suite de cet article sur le site Nonfiction.fr

Source : http://www.marianne2.fr

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