Grève générale de la consommation le samedi 13 novembre

Les grèves et manifestations contre la réforme des retraites ont initié un mouvement de fond.

Nous relevons cependant que ce mouvement tend à pénaliser ceux qui y participent, plutôt que ceux-là même qu’il veut atteindre: le pouvoir financier qui continue de croître à un rythme effréné (la France est désormais le 3ème pays du monde en nombre de millionnaires) et dicte à nos gouvernants les lois garantissant, plus que jamais, le maintien de leurs privilèges.
Regardons la réalité en face: nous ne sommes plus dans un Etat de droit commun, mais dans un Etat où se fabrique du droit particulier au profit des intérêts privés de quelques uns.

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Alors que le gâteau croît, nous sommes de plus en plus nombreux à n’en récolter que des miettes. Il est temps que soit restaurée la justice sociale, que chacun puisse contribuer à créer, et récolter, sa juste part -ni plus ni moins.

Or, si quelques uns s’octroient aussi impunément le gros du gâteau, c’est que s’est développée en France, comme dans le reste du monde, une collusion entre pouvoir financier, économique et politique. Les détenteurs du capital dictent leur loi aux opérateurs économiques, qui intiment au politique le passage de règlementations à leur avantage. C’est ce que nous tendons à appeler le « système ».

Ce « système », pour puissant qu’il est, n’est cependant pas aussi invincible qu’il y paraît. Comme Achille, il a un point faible, et c’est là qu’il nous faut décocher notre flèche si nous voulons restaurer une société de droit commun, élaboré au profit de l’intérêt général, et où chacun puisse (re)devenir maître de son destin, prendre goût à contribuer, et jouir de son existence.

Ce « système » repose en effet sur le fait que nous l’alimentons en permanence par notre consommation. Il n’existe pas en dehors d’elle. Chaque produit que nous achetons génère un profit qui ne rétribue plus le travail de celui qui a oeuvré à sa réalisation mais nourrit les dividendes d’un actionnaire au loin.

En cessant d’acheter des produits transformés, nous touchons le talon d’Achille du système. Nous lui indiquons sa faiblesse -et notre force. Nous refondons les conditions d’un dialogue social plus équitable, où notre voix et nos propositions peuvent se faire jour.

A cet effet, nous vous proposons de vous associer à
une grève générale de la consommation,
avec une première journée d’ (in)action
le samedi 13 novembre 2010

Ce jour-là, nous proposons :

  • de faire la grasse matinée
  • de partager nos réserves de nourriture avec nos amis et voisins autour d’une fête du partage
  • de collecter des herbes et fruits dans la nature -c’est gratuit et ça nous rappelle combien la nature est généreuse à notre endroit.
  • de chanter, danser, rire -ça ne coûte rien, et ça fait du bien
  • de faire l’amour, d’embrasser nos parents, enfants, proches et amis.
  • Si nous avons vraiment besoin de produits de première nécessité, de nous rendre au marché local et de n’acheter que des produits locaux directement aux producteurs.

Cette première journée sera suivie d’autres journées, voir de semaines sans consommation, selon l’écho que recevront nos propositions. Car nous avons des propositions. Quelles sont-elles ?

Plutôt qu’une réforme du système des retraites, qui même plus équitable dans ses modalités, tendra toujours à répercuter dans le dernier âge de la vie les inégalités subies dans sa période active, nous demandons :

– la mise en place d’un revenu minimum d’existence, se substituant à tous les revenus sociaux et de réversion (pensions, retraites, allocations etc), et offrant, sans conditions, un revenu de base digne pour tout adulte et enfant, de l’ordre de 1000 euros par adulte et 250 euros par enfant.

Ce revenu minimum sera couplé à une économie de la contribution, où chacun pourra contribuer à l’économie générale en se consacrant aux activités selon son goût, de préférence dans le cadre de structures coopératives afin qu’il ou elle en conserve la maîtrise.

– en effet, afin que chacun puisse (re)devenir maître de son destin, et cesser de dépendre d’une poignée d’actionnaires ou de propriétaires – pour que s’accomplisse enfin l’émancipation individuelle et collective qui est, bien plus que la « richesse » nationale, le vrai indicateur d’une démocratie accomplie – nous demandons la généralisation des structures coopératives et autogérées (d’habitat, de travail, d’éducation, de formation, etc).

– enfin nous demandons, avec des économistes éclairés, la fermeture de la Bourse, qui est devenue une nuisance pour l’économie, dans le mesure où elle ponctionne les profits des entreprises qui auraient dû être réintégrés dans leur activité, impose une gestion à court terme dangereuse pour sa survie et celle de la planète toute entière, et exige des gains de rentabilité sur le dos de l’emploi. D’autres moyens, plus simples, plus efficaces, plus sûrs, de financer l’économie existent déjà ou sont à développer. La forme coopérative est l’un d’entre eux.

Le 13 novembre prochain, associons-nous à une grève générale de la consommation. Redécouvrons le plaisir gratuit d’être ensemble. Oeuvrons à ce que nos propositions soient entendues et donnent lieu à un débat national.

Source : Cet appel émane de la Coordination pour une Nouvelle Education Populaire, fondé début 2010 par un ancien  d’ATTAC, proche des Alternatifs de la Drôme.

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