« Nous sommes tous des désobéisseurs »

Samedi 8 octobre s’est tenu à Grigny (69), le Forum National de la Désobéissance, co-organisé par la Ville de Grigny et le Journal « Le Sarkophage », sur un fond  de rentrée sociale marquée par l’aggravation continue de la crise du système actuel.

Les organisateurs, René Balme (maire de Grigny, du Parti de Gauche) et Paul Ariès (Directeur du Sarkophage) ont appelé les citoyens à se mobiliser contre la politique du gouvernement. Ils ont exprimé un double refus : contre la politique de rigueur imposée au peuple et contre le productivisme (et la politique de relance).

L’ancrage à gauche de ce Forum est clair : c’est que la « vraie » gauche renvoie toujours à l’émancipation du peuple et des individus. Mais en même temps, toute idée de relance économique est évidemment impossible sur le plan écologique et c’est ce que l’écrasante partie de la  gauche, restée productiviste, devra comprendre.

Il s’agit, dans l’esprit du Forum, d’arracher au politique les moyens de vivre autrement en inventant des alternatives concrètes, « de chanter au présent plutôt que croire aux lendemains qui chantent » selon la formule de Paul Ariès. Et pour cela, les gens doivent souvent désobéir face à des lois injustes et face à une hiérarchie des normes juridiques inversées.

Le forum s’est tenu dans le  même modèle d’organisation que le contre-grenelle : défilé de près d’une trentaine d’intervenants, dix minutes au plus de temps de parole pour chacun. Pas de débat, mais cela échangeait fort à la buvette ! L’ensemble des exposés se trouve dans le livre collectif : la Désobéissance : un enjeu de citoyenneté  paru aux Editions Golias.

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Paul Ariès – Résumé et conclusion provisoire -… par Thierry-Le-Roy-84

Ce forum eut un succès énorme et sera reconduit l’an prochain : la salle était pleine à craquer (plus de 600 personnes), sans aucune couverture médiatique, hormis bien sûr « Le Sarkophage ». Le journal « la Décroissance » a boycotté le forum (ne l’a pas annoncé, n’était pas au forum, et ne parlera pas du forum dans leur prochain numéro)mais dans la grande salle, dans le village associatif,  on pouvait rencontrer parmi d’autres « les Faucheurs volontaires », «Kokopelli », les « semences paysannes », le mouvement anti-pub,  le mouvement anti-ADN, RESF , le Groupe d’information et de soutien aux immigrés (Gisti), la revue  « Alternatives non violentes »,  le mouvement anti-TV, des enseignants désobéissants,  EELV et le journal « l’âge de faire »,  « le planning familial « , le M’pep », le collectif « jeudi noir », les éditions Golias, l’association EMMAUS, le Parti de Gauche, les Alternatifs, la FASE (Fédération alternative sociale et écologique) et les Indignés.  Nos amis du MOC étaient présents.  Le stand du NPA, attendu, est resté vide et le Collectif Décroissance 2012 s’est installé à sa place avec le représentant du PPLD.

L’esprit était festif, convivial et de nouveaux contacts ont été noués. La mairie de Grigny avait fait imprimer  la monnaie locale, « le grigneuro », valable ce seul jour pour  régler les consommations de la buvette. Action symbolique signifiant clairement que le peuple doit se réapproprier la création monétaire et que la multiplication des écoréseaux est à l’ordre du jour.

Face à l’injustice toujours accrue  d’un pouvoir à la solde de l’oligarchie et des banques commerciales, d’un pouvoir qui veut même, avec le MEDEF, vouloir vider tout le programme du Conseil National de la Résistance de son contenu, ce forum apparait comme un ilôt qui concentre toutes les résistances d’aujourd’hui. Mais nous avons tous bien conscience de n’en être qu’au tout début d’un combat : c’est ce qui ressort des interventions et des nombreux échanges que nous avons eu dans la salle. Cette résistance  touche maintenant tous les secteurs : pour la défense des biens communs et donc  contre la casse des services publics honteusement privatisés ; pour la défense de l’environnement et donc contre le productivisme et  contre les sociétés transnationales qui privatisent le vivant avec les brevets OGM ; pour la défense de l’humain et de ce qui fait société humaine, car l’écologie est pour nous tous ici un humanisme, et donc contre ce néo-libéralisme qui casse l’humain et ce qui peut faire société.

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