Il ne militera plus…mais nous continuerons…

21 ans ; la Foi en un idéal de Vie chevillée au corps. Il avait ressenti le besoin d’être au Testet ce 26 octobre 2014. Il était jeune, il était libre et il militait pour une cause partagée par beaucoup d’entre nous, qui se rejoignent dans une convergence des luttes contre les Grands projets inutiles imposés et autres petits projets inutiles imposés, qui jamais ne questionnent les générations futures.

Depuis 2 jours, on ne parle que de lui et, nous, on ne cesse de penser à lui, et on se dit que chaque militant peut devenir un Rémi Fraisse. Comme Rémi, nous étions citoyens et nous sommes un jour, devenu militants, voire experts grâce à un  travail de recherches techniques, juridiques, d’études approfondies du sujet, absolument obligatoires lorsque ce type de projets est en cours.

Bavure policière, peut-être, excès d’une société de plus en plus violente: certainement. Le triomphe d’une politique passéiste, d’une politique agro-industrielle destructrice, sans issue est encore de ce début de XXIè siècle. Le maïs que l’on plante uniformément dans nos campagnes françaises que ce soit en Picardie, en pays de Loire, en Alsace ou dans le Tarn, est un produit devenu industriel qui a plus de 20 usages. Trafiqué, modifié, il est devenu une plante mondialisée qui nécessite une grande quantité d’intrants chimiques et une grande quantité d’eau, alors que d’origine, dans ses terres natales, il se contente de peu d’eau et pousse avec la compagnie de légumineuses et de cucurbitacées.

Encore une fois, l’agro-industrie est néfaste, mortifère et les agro-managers qui encore une fois sont pointés du doigt, responsables car exécutants sourds-muets-aveugles et insensibles, d’ordres venant de leurs coopératives ou de leurs commanditaires, qui eux sont coupables.

Pour irriguer ces cultures de maïs, il faut de l’eau que l’on retient dans des barrages ou de grande retenue. On peut citer entre parenthèse, que l’industrie touristique du ski nécessite les mêmes gigantesques retenues d’eau pour faire fonctionner les canons à neige, alors que seulement 8 % de français sont skieurs, combien doivent subir .

Pas de démocratie participative, pas de consultation équitable, pas de partage de décisions, pas de réunion publique, le riverain proche ou lointain d’un projet inutile imposé, industriel ou non -Ferme des 500 vaches, barrage de Sivens, aéroport de Notre Dame des Landes, mégazone franco-chinoise d’Illange – n’est jamais consulté. Mégalomanie, besoin de marquer l’histoire, petit soldat de forces d’argent plus fortes que lui, l’élu, parfois, se croit au dessus de nous, et considère le militant comme un empêcheur de détruire en rond. Son mandat, arraché parfois par lassitude, lui donnerait-il une légitimité pour casser, détruire la Terre qu’il habite ? Peut-être pense-t-il ( pourquoi pas après tout) qu’un autre monde l’attend quelque part ; dans une bulle de verre préservée, peuplée d’élus méritants comme lui ?. Etat de droit, réglementations, normes que valent-ils, qui servent-ils ?

Mesdames, Messieurs les élu-es, les parlementaires, les hauts fonctionnaires, quand donc allez-vous servir les citoyens, quand donc allez-vous donner un coup de pied dans ce ramassis de prédateurs, de parasites ? Quand donc allez-vous mettre l’intérêt commun devant vos intérêts personnels ? Quand donc allez-vous écouter vraiment ce qu’on ne cesse de vous répéter depuis plus d’un siècle ? 2014 et la mort de Rémi serait-ce l’année de tous les changements ? Serait-ce l’année d’une prise de conscience généralisée que nous allons à notre perte ? Ce modèle de société n’est plus viable, le développement à outrance n’est plus possible. Un autre Monde est à construire, celui d’une société juste, sobre, respectueuse de l’Environnement qui lui est vital, respectueuse de l’Humain, du vivant végétal et animal.

Nous sommes déjà des millions à travers la Terre à bâtir ce Monde, à avoir fait un pas de côté, à apprendre à dérailler, à sortir du moule consumériste, productiviste que vous vous complaisez à faire perdurer alors qu’il est notre perte, comme il a été responsable de la perte de notre ami Rémi.

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Une réponse à Il ne militera plus…mais nous continuerons…

  1. Hauser dit :

    Juste une information, car sur les médias officiels on entend qu’on a besoin d’eau pour faire pousser le maïs pour nourrir les vaches. C’est vrai, sauf que les vaches n’ont pas besoin de manger de maïs. Dans les fermes bio, elles mangent de l’herbe. Le maïs est lié aux fermes productivistes, car l’objectif est la rentabilité et cette nourriture ensilée, alcoolisée augmente la production de lait, fait grossir les vaches à viande et augmente les déjections. Mais le système digestif est perturbée et la vache ne vit guère que 3 ans, alors que dans les petites fermes ancienne familiales, elle vivait jusqu’à 20 ans. Le maïs servait traditionnellement à engraisser les oies pour faire du foie gras et on en donnait un peu aux poules et aux cochons
    Les manifs contre la directives nitrates sont dans le même registre. Augmentation de la taille des fermes et du nombre de vaches mauvaise alimentation, mauvais rejets en très grande quantité. Alors que l’eau de Bretagne est polluée, ce sont maintenant tous les sols de France qui subissent des épandages de lisier. Il faut bien utiliser les grandes quantités produites en raison de la surpopulation bovine, liées à la surconsommation de viandes et produits laitiers, et au productivisme.
    Tout est à revoir.
    Une agriculture en polyculture élevage de taille humaine (40 vaches) dont l’agriculteur qui s’est convertit en bio constate les avantages : des sols régénérés, des animaux peu malades, calmes, qui vivent à leur rythme qui donnent le lait qu’elle donne sans être forcée. Un lait de meilleure qualité, un juste revenu. Car au bout, il y a aussi un client qui accepte de payer le prix juste pour le travail et le bien-être rendu. 1,00 le litre de lait en bouteilles de verre consignées à la sortie de la ferme, en circuits courts et non 0.80 c au supermarché, emballé, transporté, et payé des clopinettes aux fermiers. Idem pour la viande.
    Une récente conférence de Marc Dufumier « quelle agriculture pour demain » dans un petit village de la campagne lorraine qui avait rassemblée plus de 200 personnes explique bien les enjeux et présente les solutions viables.
    Mrs et quelques Mdes de la FNSEA, de la Banque agricole et de la Safer, vous êtes sur le mauvais chemin, celui qui mène au précipice. Vite, demi-tour !

    Marc Dufumier : professeur émérite en agriculture comparée à AgroParisTec
    Tout sur le maÏs sur ce site de la filière Maïs Maiz-Europ . 1/4 des produits que l’on trouve au supermarché contiennent du maïs. http://www.agpm.com/pages/mais_grain.php
    On est bien loin de la plante divinisée par les anciennes sociétés amérindienne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AFs
    Lire à partir de « Objectifs »

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