Position du PPLD aux présidentielles

Cher-e-s objecteurs-trices de croissance,

En juin dernier, nous lancions l’appel Appel Décroissance – Présidentielles 2012 afin de (*) :
– D’ouvrir un débat sur la Décroissance pour proposer des pistes de transition vers une sortie de la société de croissance et sur quelles sociétés de Décroissance construire ensemble.
– De critiquer la politique spectacle et la personnalisation de la politique sacralisée par l’institution présidentielle, devenue la caricature monarchique d’une oligarchie au service des riches qui ne convainc plus grand monde.
– De faire se rencontrer localement des objectrices et objecteurs de croissance afin de nous réapproprier nos choix de vie

Les débats auxquels nous assistons ne paraissent pas à la hauteur de la crise anthropologique à laquelle la société de croissance fait face. La campagne continue et certains objecteurs et objectrices de croissance ont décidé d’afficher publiquement leur soutien à un parti politique plutôt qu’un autre. Il va de soi que ces positions n’engagent que ces personnes.

Le Conseil National du Parti pour la Décroissance n’exprimera pas d’intention de vote pour les prochaines élections présidentielles.

Aucun candidat ne propose un projet qui soit à la fois anti-productivisme et anti-capitalisme. C’est à dire un projet qui s’appuie sur la convivialité, la relocalisation ouverte, la dotation inconditionnelle d’autonomie alliée à un revenu maximal. Un projet qui sache préparer à l’après-pétrole et à la sortie du nucléaire, pour surmonter les crises environnementale et sociale dans les meilleurs conditions pour toutes et tous.

Nous pensons tout de même que ce serait une erreur de ne pas voter et de considérer qu’il faille mettre tous les candidats dans le même « sac ». En particulier dans notre stratégie de convergence des gauches anti-productivistes, nous soulignons les évolutions de certain-e-s en ce sens, tout en restant critiques sur nos divergences (***).

Nous faisons entièrement confiance à nos adhérents et sympathisants pour choisir le programme politique qui sera le moins éloigné possible de ce que revendique l’objection de croissance, à savoir une « décroissance émancipatrice ». Chacun-e, bien sûr, est libre d’exprimer sa préférence dans le sens où le débat est toujours enrichissant, mais, ne représente qu’une opinion personnelle. Le vote relève de la liberté individuelle.

Donc, nous souhaitons à toutes et tous une « bonne réflexion » et nous vous invitons à investir tous les champs de la politique, sur ses quatre niveaux (**), tant la démocratie ne se limite pas aux élections et tant les changements de société que nous désirons ne passerons pas que par les élections, bien loin de là.

Le Conseil National du Parti Pour La Décroissance
http://www.partipourladecroissance.net/wp-content/uploads/2008/12/logo-ppld.gif


(*) A l’occasion de cette campagne nous proposons de développer nos thèmes principaux qui sont :

  • Projet de transition démocratique vers des sociétés de Décroissance soutenables et souhaitables : la première des Décroissances doit être celles des inégalités. C’est pourquoi nous proposons une redistribution des richesses notamment à travers la mise en place d’une dotation inconditionnelle d’autonomie nécessairement couplée à un revenu maximum autorisé. Cette dotation a pour but aussi de relocaliser l’économie tout en préservant les solidarités nationales et internationales, de s’émanciper de la centralité de la valeur travail et du capitalisme pour s’orienter vers l’autogestion, de tendre vers des souverainetés alimentaires et énergétiques en sortant de notre dépendance aux ressources finies (en particulier le pétrole) et de participer à une réappropriation de la politique. Cette dotation serait versée de la naissance à la mort de manière inconditionnelle en droit de tirage (énergie, eau, alimentation), d’accès (logement, éducation, santé, transport), en monnaies locales fondantes et aussi éventuellement, pour partie, en monnaie nationale.
  • Pour une décolonisation de nos imaginaires, vers une société du bien-vivre : il est temps de sortir de notre toxico-dépendance à la consommation et de passer du quantitatif au qualitatif. Travailler moins, pour produire moins mais mieux, pour consommer moins et surtout pour vivre mieux ; privilégier la culture, la convivialité, le partage et la solidarité plutôt que la compétition économique et le toujours plus ; s’affranchir des guerres provoquées par les logiques économiques, des replis identitaires ou encore des frustrations engendrées par la publicité.
  • Mise en place d’une assemblée constituante vers une démocratie réelle : il est temps de sortir des institutions de la 5ème république afin de promouvoir une repolitisation de la société à travers une relocalisation des décisions et une plus forte participation de chacun-e. La transformation de notre société ne viendra pas d’en haut. A nous de nous l’approprier.

source http://www.decroissance2012.fr/?page_id=84

(**) Les quatre niveaux politiques de la Décroissance :

  1. Le projet : projet de transition et aussi réflexion sur ce que peuvent être des sociétés de Décroissance.
  2. Le collectif : à travers les alternatives concrètes.
  3. La visibilité : l’organisation de rencontres-débats, de manifestations, le passage dans les médias, la participation à des élections de manière non-électoraliste.
  4. L’individuel : à travers la simplicité volontaire et la décolonisation de l’imaginaire.

source http://www.decroissance2012.fr/?p=129

(***) les évolutions de certain-e-s en ce sens, tout en restant critiques sur nos divergences

  • Évolution en ce sens :
    • l’antiproductivisme et les questions écologiques chez le PG,
    • des propositions écologistes fortes ou encore le revenu inconditionnel et la sortie du nucléaire chez EELV
    • ou encore ne pas faire de la prise de pouvoir un préalable chez le NPA
  • Critiques sur nos divergences
    • la présence du Parti Communiste qui reste pro-nucléaire et productiviste,
    • l’alliance PS-EELV,
    • le SMIC à 1 700 euros chez le NPA sans remise en question de la société de consommation et de tout ce qu’elle représente.
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