La société de croissance, c’est la guerre. Non, à l’intervention française au Mali

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Nous n’avons pas voulu la guerre en Libye, nous ne voulons pas la guerre au Mali.

Le Parti Pour La Décroissance dénonce l’intervention de la nébuleuse islamiste, Aqmi, Ansar Eddine, Mujao… au Mali qui impose par la force un régime obscurantiste et attentatoire aux droits humains. Face à l’urgence de l’avancée des forces djihadistes, il était sans doute urgent de la stopper jusqu’à Bamako pour protéger le peuple malien. Cependant, il aurait été préférable que celle-ci se fasse par l’armée malienne et sinon par la force militaire inter-africaine.

Cette intervention, si elle peut se défendre à court terme du point de vue de la liberté du peuple malien, fera les affaires des intérêts du capitalisme français par la suite, avant ceux du Mali. En effet, les grandes puissances, telles que la France, n’interviennent quasiment jamais si elles n’y ont pas un intérêt direct. Les interventions militaires françaises, durant toute la Françafrique, avaient pour finalité de favoriser les intérêts économiques des transnationales françaises et principalement leur accès aux matières premières.

Le Mali est un pays riche en or, en pierres précieuses [1], en uranium (non encore exploité par la France) [2], en pétrole et en uranium, en terres à acheter, notamment pour implanter des agrocarburants [3].

Enfin, il est aussi un enjeu géostratégique : un état djihadiste pourrait faire tâche d’huile, au plan idéologique et par là-même, les nouvelles alliances anti-impérialistes pourraient nuire aux intérêts occidentaux dans l’Afrique de l’ouest.

L’union nationale derrière le chef de guerre n’est que prière de journalistes aux ordres de la finance. Le 11 janvier, en vertu de ses prérogatives de président, François Hollande décide de faire la guerre aux islamistes qui occupent le Mali et envoie les troupes au combat.

D’aucuns disent que le Président Hollande répare ce que son prédécesseur a mal fait en Libye…D’autres qu’au nom de l’amitié franco-malienne, il faut aider ce pays. C’est la Françafrique qui perdure ! L’exploitation des richesses minières, véritable Eldorado pour les compagnies françaises et étrangères privées, se fait encore et toujours au détriment des droits économiques, sociaux et culturels des maliens et au mépris de l’environnement.

Pour continuer sa politique de croissance à tout prix, la France a besoin de matières premières, celles-là même dont regorge le sous-sol de « nos amis » maliens.
Pour continuer à être indépendante grâce au nucléaire, la France a besoin de l’uranium de  « nos amis » maliens (ou nigériens).

Pour stabiliser son économie, la France a besoin de l’or de « nos amis » maliens.

La France fait la guerre, dépense des millions en armement et mobilisation de soldats, met en jeu des vies humaines. La poursuite des islamistes radicaux, soit-disant lourdement armés, va continuer à attiser les haines et le racisme ambiant.

Nous ne voulons pas de cette guerre, nous ne voulons pas du nucléaire : sobriété énergétique, relocalisation, simplicité volontaire, anti-productivisme….et choix de la Décroissance, comme projet de société.

Parti Pour La Décroissance

 

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Notes
[1] http://lesmoutonsenrages.fr/2013/01/16/le-butin-de-lintervention-francaise-au-mali-uranium-or-diamants-et-petrole/
[2] http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/01/17/20002-20130117ARTFIG00381-les-interets-economiques-limites-de-la-france-au-mali.php?cmtpage=1
[3] http://www.geres.eu/fr/etudes/97-les-enjeux-des-agrocarburants-pour-le-monde-paysan-au-mali

sources
http://www.falea21.org/spip.php?article3
http://french.irib.ir/info/afrique2/item/236893-une-guerre-au-mali-et-de-l%E2%80%99uranium-au-niger,-des-islamistes-tr%C3%A8s-utiles-par-st%C3%A9phane-lhomme
http://survie.org/francafrique/mali/article/la-france-intervient-au-mali-et
http://www.superno.com/blog/2013/01/war-for-uranium/
http://www.partipourladecroissance.net/?s=pacifisme

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9 réponses à La société de croissance, c’est la guerre. Non, à l’intervention française au Mali

  1. Vincze dit :

    Merci à toutes et tous pour vos commentaires.
    Nous n’avons pas vocation à avoir réponses à tout.
    Nous proposons en complément le communiqué du Mouvement pour une Alternative Non-Violente.
    Vincze pour le PPLD.

    http://nonviolence.fr/spip.php?article693
    Communiqué du 25 janvier 2013
    INTERVENTION MILITAIRE FRANÇAISE AU MALI : OSONS QUELQUES QUESTIONS.

    Le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) dénonce les exactions commises par les groupes armés au Nord du Mali à l’encontre des populations civiles qui sont terrorisées et condamnées à fuir. On ne peut trouver aucune justification et aucune excuse aux auteurs de ces actions barbares qui font vivre un véritable calvaire aux habitants en imposant « la charia » et qui ont détruit notamment le magnifique patrimoine de « la cité des 333 saints » de Tombouctou. Ces actes sont humainement inacceptables, moralement indéfendables et politiquement intolérables.

    Le MAN exprime toute sa solidarité avec le peuple malien qui souffre, depuis plusieurs mois, d’inacceptables violences, et souhaite le déploiement d’une force d’interposition internationale, mandatée par les Nations unies, pour protéger les populations civiles et mettre un terme aux agissements des groupes armés.

    Néanmoins, l’entrée en guerre de la France au Mali, décidée par le Président de la République française, ainsi que l’unanimité médiatique qui l’accompagne, interrogent tous les artisans de Paix. Le MAN refuse l’argumentaire permanent sur l’inéluctabilité des interventions militaires et entend poser un certain nombre de questions :

    Personne ne semble trouver à redire au fait qu’au Mali comme en Côte d’Ivoire, ce soit la France, ancienne nation colonisatrice, qui intervienne militairement. Ces régions du monde semblent être considérées comme des zones d’influence de la France, dans une continuité post coloniale.

    Une des motivations de cette intervention n’est-elle pas le contrôle des intérêts stratégiques de la France au Mali et au Niger, notamment les ressources minérales et énergétiques, en particulier les mines d’uranium d’Arlit nécessaire au complexe nucléaire civil et militaire français, ainsi que les prospections de Total au Nord Mali ?

    Les armes utilisées par les combattants islamistes et touaregs viennent principalement de Libye. Et ces armes libyennes, d’où viennent-elles ? Il faut se souvenir que la France n’a pas cessé de contracter de juteux contrats d’armement avec la Libye, durant des décennies.

    En ce qui concerne les acteurs en présence : certains Touaregs du nord du Mali ont dans un premier temps noué une alliance contre-nature, mais opportuniste, avec les islamistes radicaux. Qui avait, antérieurement, écouté leurs revendications et œuvré pour un respect de leurs droits ?

    Concernant les combattants armés, pourquoi cette forme de fanatisme se développe-t-il ? A quelle haine correspond-il ? N’est-il pas le triste vecteur qui s’offre aujourd’hui à l’expression d’une colère d’une partie du monde ravagée et expropriée par la mondialisation capitaliste ?

    Quant aux bandes armées de mercenaires qui contrôlent cette région ne sont-elles pas, en partie, le fruit de la déplorable issue du conflit libyen, dans lequel le gouvernement précédent avait engagé la France ?

    Quel est le rôle des médias dans la création du récit de cette guerre mettant en scène l’intervention inévitable et salvatrice des forces du bien (occidentales) contre les forces du mal (islamistes), au profit de ces « malheureux africains » incapables de se défendre ni de gérer leurs conflits par eux-mêmes ?

    Est-il décent que le principal débat qui semble passionner les journalistes des grands médias français, concerne l’influence de cette entrée en guerre sur l’image médiatique de François Hollande ?

    En poursuivant une politique « francafricaine » dans cette région, et en refusant d’investir des moyens conséquents dans le développement de ses capacités d’intervention civile pour la paix, la France n’a-t-elle pas contribué à installer les conditions d’une guerre inévitable au Mali ? Les réponses militaires aux conflits de ce début de siècle (en Irak, en Afghanistan, en Libye, ….) démontre clairement que rajouter la guerre à la guerre n’apporte nulle part de solution pérenne. Il est urgent d’investir dans la prévention des conflits.

    Le 25 janvier 2013,

    Yvette BAILLY
    Porte parole

  2. Alain Lipietz dit :

    Si je vous comprends bien, « Cette intervention, si elle peut se défendre à court terme du point de vue de la liberté du peuple malien « , doit néanmoins être condamnée, car « elle fera les affaires des intérêts du capitalisme français par la suite, avant ceux du Mali ». En effet « Le Mali est un pays riche en or, en pierres précieuses, en uranium (non encore exploité par la France : pourquoi ?), en pétrole et en uranium, en terres à acheter, notamment pour implanter des agrocarburants (idem : pourquoi non encore exploité par la France ?) »
    Conclusion : si le Mali n’avait eu ni pétrole, ni uranium, ni pierre précieuse, alors oui, on aurit pu et dû s’occuper de « la liberté du peuple malien « . Mais là, non. Habitants et habitantes de Tombouctou et de Gao, supportez le joug du Mujao et de l’Ami, car, honte à vous, vous avez des diamants, du pétrole et de l’uranium.

    • tassera dit :

      Alain permets moi de manifester un point de désaccord avec ton commentaire. Non que je considère que seuls les peuples vivant sur des territoires, dont les industries minières entre autres ne puissent tirer profit, doivent pouvoir compter sur la solidarité internationale. Mais ne rien dire du désastre social, écologique, des entreprises dont dépendent les français pour leur approvisionnement en matières premières, et du rôle qu’a et continue de jouer l’état français, rend illisible le positionnement sur une politique réellement portée par des ambitions humanitaires parce que ECOLOGIQUE.

  3. Amadou T. Diarra dit :

    Bonjour à toutes et tous
    Je suis leader associatif. Une bonne partie de l’opinion de la gauche en France estime que les troupes militaires africaines doivent pouvoir faire face à cette horde de criminels, sans mettre de l’avant la question de la technologie militaire appropriée pour faire face. La volonté de se battre y est mais elle ne suffit . Du point de vue démocratique, oui à la solidarité internationale mais pas en dehors du mandat international que nous tous devons contrôler. Merci

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